Mon frère,
Ton absence laisse un vide abyssal. Une blessure ouverte sur mon cœur qui ne se refermera jamais.
Je pensais que nous avions nos vies devant nous pour vivre ensemble. Vieillir ensemble. Nous le pensions tous. Et devoir vivre le reste de mes jours sans toi ça n’a pas de sens. Je ne connais pas ma vie sans toi.
Quand tu es né, mon petit frère, je ne sais pas si c’est un faux souvenir ou pas, mais je me souviens de mon Parrain qui me porte au-dessus de ton berceau à l’hôpital pour que je fasse ta rencontre. J’allais sur mes 3 ans, mais j’ai su tout de suite qu’on allait être meilleurs copains. Et la vie m’a donné raison. Petits, on adorait t’embêter. Tu avais peur de tout et en même temps, tu ne craignais rien. Adolescent, on s’est rapproché encore plus. La différence d’âge commençait à ne plus rien vouloir dire. On sortait ensemble, on buvait ensemble. Je t’ai fait entrer dans mon cercle d’amis qui t’était finalement destiné. Adulte, tu as été le frère qu’une sœur ne peut qu’aimer. Tu étais un soutien sans faille. Tu m’as aidé et tu as été témoins et présent pour mes meilleures moments, mais aussi mes pires. Tu ne savais pas toujours exprimer ce que tu voulais me dire, mais tes câlins me disaient tout. Je n’oublierai jamais. Et j’espère que tu savais que tu pouvais compter sur moi autant que je pouvais compter sur toi.
Là où tu es mon frère, tu ne connais plus les choix à faire, les angoisses qui te rongeaient. Tu ne connaîtras plus la perte et le deuil que tu redoutais tant. Tu es apaisée j’en suis sûr. Et moi, la seule pensée qui apaise mon cœur mon frère, c’est que tu as retrouvé Papi qui te manquait tant.
Merci Papa. Merci Maman. Nous avons eu des parents tellement aimants, tellement gentils, que nous avons été et sommes une fratrie soudée. Qui s’aime et qui se soutient. Depuis que tu es parti, je me dis que plus jamais je ne ferai un autre enfant. Parce que c’était les exposer potentiellement à ce chagrin sans fin. Mais j’avais tort. T’avoir dans ma vie mon frère, même si ce n’était que pour 29 ans, ça a été l’une des plus belles choses qui me soit arrivée. Tu vas me manquer pour le reste de mes jours. Ne m’en veux pas de te pleurer mon frère. C'est parce que je t’aime. Je t’aime tellement. Je passerai le reste de ma vie à attendre de te retrouver. Attends moi mon frère. Je finis ma vie ici, et après, on sera ensemble pour toujours.
Alex m’a dit « je serai ses yeux et ses mains. Je vivrai pour lui ». Il a raison. On vivra tous pour toi. Parce que tu aimais la vie. Tu aimais vivre alors je vivrai pour toi. Tu aimais rire alors je rirais pour toi. Tu aimais danser alors je ferai de mon mieux même si je ne danserai jamais aussi bien que toi. Tu aimais chanter alors je vais chante.
Je finirai par une citation de Victor Hugo que l'on m'a partagée et qui sonnait si juste dans mon cœur :
« Tu n’es plus là ou tu étais, mais tu es partout où je suis »
Ce n’est pas un adieu.
À bientôt mon frère.
Je t’aime Antoine.